On a tous beaucoup écrit, beaucoup lu sur la tragédie qui a frappé la France, il y a tout juste un an. Mais je n’ai rien trouvé de plus juste et émouvant que cet extrait du discours de François Hollande le 27 novembre dernier lors de l’hommage national aux Invalides.
« 130 noms, 130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l’on n’entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues. Ces femmes, ces hommes, incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient la vie qu’ils ont été tués. C’est parce qu’ils étaient la France qu’ils ont été abattus. C’est parce qu’ils étaient la liberté qu’ils ont été massacrés ».
Un an après, le Bataclan renaît. Comme l’a dit Sting hier soir en préambule à son concert, « Ce soir nous avons deux tâches à concilier. D’abord se souvenir, honorer, ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque il y a un an. Ensuite célébrer la vie et la musique que représente cette salle de spectacle historique ».
C’est par « Fragile » qu’il a commencé son concert sans doute parce que cette chanson nous dit « Nothing comes from violence and nothing ever could » (« Rien ne naît de la violence et n’en naîtra jamais »).
Ce matin, le président de la République a dévoilé des plaques en hommage aux victimes de attentats aux six endroits où les commandos djihadistes avaient frappé. Devant le Stade de France, le Portugais Manuel Dias avait été la première des 130 personnes tuées. C’est son fils, Michael Dias, qui a lu le seul discours prononcé durant tout l’hommage, Ce discours a été d’une grande profondeur, un texte sur son père appelant à la tolérance. « Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division ; l’intégration est la solution ». Et de conclure en faisant référence à Jacques Brel : « On a que l’amour, l’ amour que l’on nous a transmis, l’ amour que l’on a donné, l’ amour qu’aucune attaque terroriste ni aucune fausse divinité ne pourra nous enlever ».