Ce matin lors d’une conférence de presse surréaliste, le candidat Fillon s’en est violemment pris à la justice. Il n’y a pas un traitement spécifique pour François Fillon. Il est traité comme un autre justiciable. Il dit avoir un traitement à charge mais les procédures du parquet sont souvent à charge. Le parquet a transmis l’enquête à trois juges d’ instruction. Quelques jours après, le candidat Fillon est convoqué aux fins de mise en examen, ce qui va lui donner accès au dossier et permettre à ses avocats de faire des actes de procédure.
Bien sûr, les délais peuvent paraître exceptionnellement courts. Les enquêtes sont en général très longues en matière financière, mais c’est une affaire qui semble d’une simplicité biblique.
Cette affaire n’est pas ordinaire. Tout cela est inédit et son statut de vainqueur de la primaire fait que les deux agendas judiciaires et politiques cohabitent mal. Il y a 20 ans, cela se serait passé autrement mais les temps ont changé. Il y a eu l’affaire Cahuzac, les convocations de Sarkozy, la loi sur la transparence de la vie politique. Il y a une volonté de transparence et de moralisation de la vie publique.
Or tout le monde a bien compris ce qui se joue. En fait la droite n’a pas de chance. Elle s’est évitée Sarkozy qui avait besoin d’être réélu président de la République pour bénéficier de l’immunité absolue qui est accordée au Président pendant la durée de son mandat. Elle se trouve dans le même cas de figure avec Fillon et ce n’était pas prévu. Si Fillon est élu Président de la République, il échappera à la justice. Voilà pourquoi la justice va si vite dans cette affaire. Pour que les Français, le 22 avril, votent en toute connaissance de cause.