L’idée d’imposer la maîtrise du français sur les chantiers financés par les marchés publics vient d’être réintroduite dans le débat politique. En plein campagne présidentielle, ce n’est pas un hasard si l’on a vu plusieurs présidents d’exécutifs LR dont Laurent Wauquiez et Valérie Pecresse faire voter cette disposition.
Vu du niveau des chefs de chantiers, la mesure peut paraître intéressante car ils insistent beaucoup sur le déficit de compréhension des consignes qui peut aller jusqu’à mettre en danger la vie des ouvriers.
On peut l’entendre mais on ne peut pas s’arrêter là. On voit bien qu’il s’agit d’un moyen de lutter contre le recours aux travailleurs détachés. C’est aussi une façon de faire revenir par la fenêtre le débat sur la préférence nationale, chère au Front National.
Politiquement c’est inacceptable et c’est pour cela que Wauquiez n’a pas rapporté sa délibération suite à l’injonction de préfet de région.
Tout simplement parce qu’il compte sur le tribunal administratif pour obtenir par la voie d’un contentieux administratif ce qu’il ne peut obtenir politiquement par un changement de loi.
C’est un enjeu considérable car la préférence nationale, marqueur idéologique de l’extrême droite, verrait pour la première fois un vaste terrain d’expérimentation.