Les français aiment la politique. Ils l’ont encore démontré hier soir en étant près de 10 millions à suivre ce premier grand débat qui était très important pour les cinq candidats.
De l’avis général, Jean Luc Melenchon a surclassé tout le monde. C’est aussi mon sentiment. Pourtant je ne l’aime pas mais je sais reconnaitre une performance. Sa prestance, sa décontraction, et son sens des formules comme « la pudeur des gazelles » à propos des affaires judiciaires lui on permis de marquer le débat et de marquer des points.
C’était surtout l’occasion de jauger Emmanuel Macron qui n’avait jamais participé à un tel exercice. En football, on appelle cela des matchs pièges. Ces adversaires ont à mon avis commis une erreur. Alors qu’il avait du mal à entrer dans le débat, ils ont fini, à force de le chercher, par en faire le point central. La pique du burkini de Marine Le Pen a été probablement le tournant du débat.
Le résultat de cette stratégie à contre-emploi est limpide. Selon deux sondages, un par Elabe pour BFMTV et l’autre par Opinion Way pour le magazine Le Point, Macron a été jugé le plus convaincant et comme celui ayant le meilleur programme, par 30% des téléspectateurs.
Il a paru parfois sur la défensive mais a su se sortir des moments difficiles. En le pilonnant, ces adversaires ont mis en exergue une certaine habileté et l’ont aidé à développer son projet au point d’en negliger le leur.
C’est notamment le cas de Benoit Hamon qui a pourtant des choses interessantes à dire sur les transition énergétiques et numériques mais qui n’a même pas pu parvenir à cristalliser un moment du débat autour de son revenu universel, volontairement éludé par les autres débatteurs, comme si le débat était déja clos.
En conclusion, Macron n’a pas perdu ce débat et c’était essentiel pour la suite de sa campagne.