Le débat d’hier soir a été très intéressant. Et on pourra faire à Emmanuel Macron tous les reproches possibles mais il a eu le mérite d’y aller, d’accepter le défi du débat avec l’extrême droite. Cela n’avait été le cas en 2002.
Et l’exercice est réussi.
Ce débat a mis en évidence les carences de la fille Le Pen. Cela fait des mois que j’entends dire que Macron est une bulle. Mais la bulle qui a éclaté hier est celle de Le Pen et pas la sienne.
Il a réussi à déconstruire méthodiquement les éléments de programme qui ont été débattus.
Le passage sur l’euro est le plus symbolique. En vieux briscard il l’a laissé prendre de l’avance sur son temps de parole avant de démonter ses arguments et de montrer à l’opinion ses incohérences.
Il a démontré la méconnaissance des dossiers.qu’elle avait, sur SFR notamment, avant de la contraindre à entériner son incapacité à expliquer aux Français comment elle allait financer son train de mesures sociales à faire pâlir d’envie les militants de la France Insoumise.
Elle n’a même pas été capable de présenter sa carte blanche se contentant de répondre à celle de Macron sur le handicap. Elle avait l’air tout simplement fatiguée.
Même sur les questions liées au terrorisme et à l’insécurité, elle a fait au mieux jeu égal alors que c’était précisément là qu’elle pouvait faire la différence. L’immigration est par exemple un thème qu’elle n’a pas réussi à imposer dans le débat.
La conclusion est sans appel. Elle a montré le vrai visage de l’extrême droite, celle qui se nourrit des peurs sans amener de solutions crédibles. Elle a montré aussi sa faiblesse, sa vacuité à un degré qui a quand même été une surprise. En clair je ne la pensais pas si mauvaise. Hier soir un mythe est tombé.