Aung San Suu Kyi est aujourd’hui sous le feu des critiques de la communauté internationale pour son silence sur le sort de la minorité rohingya.
La dirigeante birmane vient d’annuler un déplacement à l’Assemblée générale des Nations Unies alors que l’ONU a récemment affirmé que la minorité musulmane du pays, les Rohingyas, étaient victimes d’un « nettoyage ethnique ».
D’après les derniers chiffres des Nations Unies, plus de 379.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh depuis fin août, épuisés et affamés. Ils fuient une campagne de répression de l’armée birmane qui a prétexté des attaques de rebelles rohingyas. C’est une vague sans précédent. Je ne connais pas suffisamment le dossier mais je rédige ce post au nom certains principes.
Rien ne peut justifier cet exemple classique de nettoyage ethnique, caractérisé par des exécutions, des tirs sur des civils en fuite et des incendies de villages, même si, en Birmanie, les Rohingyas sont considérés, comme des sous-hommes.
Mais où est passée la Aung San Suu Kyi qui, l’an dernier, à la tribune de l’ONU, s’était engagée à soutenir les droits de la minorité musulmane. Elle avait promis de « s’opposer fermement aux préjugés et à l’intolérance » et de promouvoir les droits de l’homme, tout en demandant à la communauté internationale de se montrer « compréhensive et constructive » ?
Mais où est passée la Aung San Suu Kyi, figure de l’opposition non-violente à la dictature militaire de son pays, qui a tenu tête pendant des années à la junte militaire birmane en étant placée en résidence surveillée, interdite d’activité politique alors qu’elle avait remporté les élections générales en 1990. Elle qui était devenue une icone mondiale de la démocratie, comme avait pu l’être en son temps Nelson Mandela et qui avait été honorée du Prix Nobel de la Paix en 1991 ?
Mais où est passée la Aung San Suu Kyi, cette icone magnifiée en 2011 au cinéma dans le film « The Lady » qui retrace la vie de cette femme d’exception qui sacrifiera son bonheur personnel pour celui de son peuple ?
Aujourd’hui, je ressens comme un malaise, j’ai tellement envie de ne pas m’être trompé à ce point !