On peut être de gauche et suivre l’expérience Macron avec beaucoup d’intérêt, avoir compris qu’une nouvelle période politique s’ouvrait.
Il n’en demeure pas moins qu’après 4 mois de présidence, le fameux « Et en même temps » est plus que jamais de rigueur.
On peut s’enthousiasmer pour le grand discours du président dans la prestigieuse Sorbonne sur sa vision de l’Europe comme n’a pas manqué de le faire Jean Yves Le Drian.
En même temps lorsqu’ on est de gauche on ne peut avaliser certains choix fiscaux dans le budget 2018. Je suis très attaché à la cohérence, je crois à la cohérence de l’action publique.
C’est la raison qui m’a poussé dans un premier temps à soutenir la réforme de L’ISF. Précisément au nom de la cohérence. L’idée de dissocier les fortunes immobilières des fortunes financières censées injecter de l’argent dans l’économie et de les sortir du calcul de l’ISF peut être comprise. On ferait la distinction entre l’économie financière qui développe l’économie et l’emploi et l’économie de la rente non productive, l’immobilier. Ce volet de la réforme de l’ISF je le comprends toujours.
Mais rien dans ce raisonnement ne permet de justifier que l’on sorte du calcul de l’ISF les yachts ou les lingots d’or. Ce n’est pas cohérent avec la philosophie précédemment décrite.
C’est une faute politique lourde parce que sa symbolique rend inacceptable la diminution des APL ou la hausse de la CSG chez les retraités.
Tout le monde a envie que le pays s’en sorte, tout le monde est prêt à faire un effort, même de gros efforts mais à condition qu’il y ait un sentiment de justice sociale et fiscale. C’est ce que l’affaire des lingots d’or et des yachts vient rompre.
Il ne faut pas en sous-estimer les conséquences à court terme et à moyen terme parce que la politique se joue aussi sur des symboles. Les lingots d’or et les yachts en font partie.
Je souhaite sincèrement que la discussion budgétaire qui va s’ouvrir avec le gouvernement permette des ameliorations significatives car sinon les lingots d’or colleront aux semelles du président comme un sparadrap.