Faut il voir dans cette arrivée à Bercy un acte simplement opportuniste qui ne dérange personne dans son confort intellectuel et politique ou un acte ayant une certaine portée ?
Dans ce type de situation, il y a celui qui nomme et celui qui accepte.
Chez celui qui nomme, il y a la volonté d’opérer un remplacement qui ne touche pas à l’équilibre de Bercy. Macron avait nommé à Bercy un secrétaire d’État socialiste, Benjamin Grivaux. Celui devient porte parole et remplace un autre socialiste Christophe Castaner. Il remplace donc à Bercy, Benjamin Grivaux par un autre socialiste, Olivier Dussopt.
Chez celui qui accepte, il y a une explication à donner. C’est un minimum de la part d’un homme proche de Benoît Hamon avant de s’être tourné vers Manuel Valls et qui a encore voté contre le budget, il y a quelques jours, et qui n’a pas voté la confiance au gouvernement.
Ce débauchage a une double conséquence.
Il rassure les électeurs socialistes qui ont voté En marche et qui se rejouissent de voir le gouvernement rosir un peu et qui pensent qu’il va y avoir une inflexion sur les questions de solidarité et de redistribution.
Il conforte l’inquiétude de voir le futur débat au sein du PS tronqué au prochain congrès. Pour qu’un congrès de clarification ait lieu, il faut que les lignes politiques soient représentées. Or, les tenants d un dialogue avec Macron, quittent peu à peu le parti.
Bientôt, il ne restera plus que ceux qui souhaitent s’inscrire dans une opposition résolue et forte. Cette ligne coupera durablement le parti de ces anciens électeurs avec qui il faudrait, au contraire, continuer le dialogue. Cette ligne se heurtera à l’efficacité de la France Insoumise. Il ne restera plus comme seule perspective de rebond que de spéculer, souhaiter, provoquer l’échec de Macron. Une vraie politique du pire.