La construction de la prison de Nice ne sera pas financée en PPP !

PrisonNice

C’est ce que l’on peut déduire des annonces de la garde des Sceaux. L’État renoncerait désormais à construire des établissements pénitentiaires avec la procédure du partenariat public privé (PPP). Le dispositif est jugé «trop onéreux».

Ce changement de méthode devrait concerner les 7 000 nouvelles places prévues pour la durée du quinquennat. Or ce mode de financement, le PPP, est utilisé depuis 2006 par le ministère de la Justice pour financer ses nouveaux sites de détention.

Enfin un gouvernement prend conscience du danger de cette facilité qui plombe par exemple les finances de la ville de Nice à raison de près de 10 millions d’euros par an pendant 30 ans pour l’Allianz Riviera. C’est aussi, semble-t’il ce vers quoi s’oriente la ville pour construire son grand palais des expositions.

Ce changement peut étonner. Quand l’argent public vient à manquer, le PPP apparaît comme LA solution. L’édification du bâtiment est payée par le constructeur, qui en devient propriétaire, tandis que l’usager, lui, se contente de régler des loyers.

Or, si les défenseurs du PPP ont expliqué pendant des années qu’il permettait d’obtenir un bâtiment neuf sans bourse délier, ses adversaires ont toujours rappelé qu’il entraînait surtout de la dette reportée, des loyers faramineux et en prime, un coût de construction augmenté. C’est l’argumentation que j’ai toujours avancée. C’est celle que la Cour des comptes a développée dans son rapport annuel, au chapitre consacré à la politique immobilière du ministère de la Justice. L’État sera sans doute contraint de revenir à la commande publique, avec un recours au budget ou à l’emprunt.