C’est ce que le sociologue niçois Laurent Mucchielli spécialisé dans la vidéo surveillance, est venu dire hier soir à Nice à une réunion organisée par la LDH.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant d’intérêt à écouter un intervenant brillant développant un propos qui avait une vraie cohérence.
Laurent Mucchielli a également rappelé que l’influence de la vidéosurveillance sur les actes de délinquance sur la voie publique était minime. les images ne jouent un rôle déterminant que dans 1 à 3% des cas. Par exemple à Marseille ce sont 600 cas sur un total de 60000 actes de délinquance.
A également été évoquée l’ambiance générale anxiogène qui conduit des communes à s’équiper alors qu’il n’y a pas le moindre risque sécuritaire, notamment des villages ou des petites villes où le ration caméra par habitant est très élevé.
En réalité, il n’y a pas suffisamment de personnel derrière les écrans, aussi même si le risque sécuritaire existe, notamment dans les grandes villes, la personne en poste ne voit pas grand chose. Ainsi il y a un glissement de finalité et les agents qui s’ennuient font autre chose et notamment de la vidéo verbalisation.
Enfin il a été démontré que dans plusieurs villes, les chiffres de la délinquance baissaient dans les quartiers bien équipés en caméras mais que le volume global de délinquance sur la ville était stable, ce qui tend à prouver que la délinquance se déplace.
Le problème c’est que ce système s’auto-alimente et est un vrai business. Plus il y a de caméras, et plus il faut du personnel derrière les écrans pour visualiser.
La vidéosurveillance pèse considérablement sur les dépenses de fonctionnement, et souvent au détriment d’autres secteurs des politiques municipales.
S’en est suivi un débat assez intéressant. Une soirée de réflexion très enrichissante.
(photo en pj)