Kofi Annan est mort !

 

 

L’ancien secrétaire général des Nations unies (de 1997 à 2006) et prix Nobel de la paix était âgé de 80 ans. Son pays natal, le Ghana, a d’ores et déjà décrété une semaine de deuil national en son hommage.

En 1993, il est nommé sous-secrétaire général des Nations unies et dirige le département de maintien de la paix. Il connaitra deux grands échecs au cours de cette période : le génocide rwandais et la guerre en Bosnie. Les Casques bleus se sont retirés en 1994 du Rwanda en proie au chaos et aux violences ethniques. Et un an plus tard, l’ONU n’a pas pu empêcher les forces serbes de massacrer plusieurs milliers de musulmans à Srebrenica, en Bosnie.

De ces deux échecs Kofi Annan gardera une leçon : faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme.

Je n’ai jamais eu l’honneur de le rencontrer mais j’ai connu son prédécesseur Boutros Boutros-Ghali auquel il succéda en 1997 à la tête de l’ONU.

Ces hommes sont des hommes d’exception.

Kofi Annan était à la fois une gueule et une intelligence, bref un charisme qui vient de faire dire à l’actuel patron des Nations Unies « qu’il était les Nations Unies ».

En 2001, le diplomate et les Nations unis reçurent conjointement le prix Nobel de la paix pour leur engagement en faveur de la paix dans le monde.

Il fera tout pour éviter la guerre en Irak, et en 2003 déclarera « illégale » l’invasion de l’Irak, parce que cette opération n’avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité. Jacques Chirac n’avait d’ailleurs pas engagé la France aux côtés des Etats-Unis.

Il fut ensuite remplacé à la fin 2006 à la tête de l’ONU par Ban Ki-Moon après une affaire de corruption liée au programme « pétrole contre nourriture » en Irak qui a terni la fin de son second mandat.

Il était président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture depuis 2007. Il avait également accepté le poste de médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie.

Cet homme a voué sa vie au monde. RIP