Aujourd’hui au Brésil se tient le second tour d’une élection présidentielle qui pourrait menacer sa démocratie encore jeune en cas de victoire de Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite aux idées racistes, machistes, homophobes et nostalgiques de la dictature. Seul un miracle électoral peut désormais empêcher ce scénario puisqu’ il a obtenu 46 % des suffrages au premier tour de l’élection présidentielle.
Depuis plusieurs années la société brésilienne change et cette dérive anti-démocratique était prévisible avec la volonté de revanche sociale des classes dominantes à l’encontre des politiques menées sous les présidences de Lula et de Dilma Rousseff, une justice partiale, les problèmes de corruption et une conjoncture économique très défavorable.
Après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, celle d’une coalition populiste en Italie et la montée en puissance du néonazisme en Europe, le Brésil peut aussi basculer et élire président un défenseur de la dictature militaire, misogyne, sexiste, raciste, et xénophobe.
Fernando Haddad, son adversaire, est le candidat du Parti des travailleurs (PT), parti qui, malheureusement a participé à la corruption généralisée du système politique brésilien.
Mais la question de la corruption apparait soudain secondaire au regard des menaces pour les libertés. La question posée est celle de la présidence de Bolsonaro, un homme capable de dire publiquement à une députée qu’elle « ne mérite pas d’être violée par lui ». Ou que le problème de la dictature n’est pas d’avoir pratiqué la torture, mais de ne pas avoir tué au lieu de torturer.
Donald Trump est un type bien à côté. Aucun démocrate ne peut rester insensible au drame qui se joue de Sao Paulo à Copacabana dans ce pays qui nous fait tant rêver.