Cette couleur inédite n’ est la conséquence d’ aucune élection mais le résultat d’une cascade de mauvaises décisions qui ont donné aux Français le sentiment de ne pas être écoutés et méprisés.
Ce mouvement de protestation ne peut se comparer à celui des bonnets rouges sous le quinquennat de François Hollande, confiné à la Bretagne et qui mêlait allègrement éco-taxe et revendications identitaires.
Ce qui arrive aujourd’hui a une toute autre signification et une toute autre ampleur. Le mécontentement concernant l’augmentation de la taxe sur les carburants n’est que le révélateur d’un malaise profond qui pose deux questions auxquelles, pour le moment, le gouvernement ne répond pas :
– le pouvoir d’achat des retraités modestes impactés par la hausse de la CSG
– l’utilisation du produit de la hausse de la taxe sur les carburants. Seulement 7 milliards d’euros sur 32 seraient affectés au financement des politiques de conversion écologique. Vu l’urgence climatique cela est incompréhensible, et réduit d’autant le seuil d’ acceptabilité de cette hausse.
Le bilan de cette journée est lourd. Une personne décédée, 106 blessés dont cinq gravement, 38 personnes placées en garde à vue, 250 000 personnes mobilisées c’ est beaucoup.
Il faudra que le gouvernement réponde à ce mécontentement. Il ne peut pas faire acte de cécité politique car l’enracinement de cette protestation ne pourrait que faire le lit de l’extrême-droite.
C’ est ma principale crainte au moment du bilan de cette journée.