Et si être maire d’une grande ville se limitait un jour à gérer les contradictions urbaines dans les années à venir ?
Je me pose la question en voyant la polémique naissante ruelle des halles aux herbes dans le vieux Nice à propos de l’installation de douches municipales.
Jusque là elles étaient rue de l’ancien Sénat sans que personne ne s’en émeuve. Mais la perspective de leur déplacement fait du bruit. Pourtant c’est un service public qui n’est pas uniquement utilisé par les SDF mais aussi par certaines personnes âgées du quartier.
Même si nous sommes en période pré-electorale, je ne céderai pas à cette démagogie de proximité qui fait que certains élus n’hésitent pas à mettre leur drapeau et leurs valeurs au fond de leur poche pour venir flatter un égoïsme localisé.
Mais force est de constater que ce comportement de la population se généralise. Plus aucune nuisance n’est acceptée, tolérée. Plus personne ne porte une vision collective. C’est le règne du chacun pour soi.
Un limonadier se plaint d’une fontaine devant sa terrasse. Allez on ferme la fontaine en plein été.
Un quartier se plaint d’une bande de jeunes. Qu’à cela ne tienne, on grillage une place.
Une élu ne veut pas dans son canton un centre d’ hébergement pour femmes battues, eh bien on le fait ailleurs.
Banimmo ne veut pas de maraude pour SDF devant la gare du Sud, on déplace la maraude vers la rue Reine Jeanne.
Le CAARUD gène rue Offenbach, on le ferme laissant les toxicomanes sans lieu d’accueil en centre ville.
Donc fort logiquement les riverains de la ruelle des halles aux herbes ont raison de protester contre l’installation de ces douches municipales.
Il n’y aucune raison qu’ils n’aient pas gain de cause tant le courage de dire tout simplement qu’une grande ville à des contraintes qu’il faut repartir manque !