Dans son rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité Sociale, la Cour des Comptes tire la sonnette d’alarme : jamais le déficit n’a été aussi élevé qu’en 2010 avec 30 milliards d’euros dans les régimes de base et le fonds de solidarité vieillesse (FSV). L’accumulation porte la dette sociale à près de 136 milliards d’euros !
Mais attention à ces chiffres : il ne s’agit pas d’une dérive des coûts, bien au contraire. Mais dans un pays ou 4 à 5 millions de personnes ne cotisent plus directement, sauf au travers des contributions réduites du chômage, les comptes sociaux plongent inévitablement dans un grand déséquilibre.
Dans le même temps, les remboursements de l’assurance-maladie ont diminué (les mutuelles et les assurances complémentaires ont dû prendre le relais) tandis que ce qui restait à la charge des patients augmentait énormément. Cela induit une incontestable compression du pouvoir d’achat concernant un poste de dépense où la moindre économie se fait à titre individuel, au détriment de la santé de chaque citoyen. Les déserts médicaux se sont accrus et c’est la Région qui est contrainte d’apporter une réponse avec les Maisons Régionales de Santé, dossier que porte Ladislas Polski.
Les dépassements d’honoraires ont explosé et l’on m’informe que ceux qui sont juste au-dessus des plus défavorisés et qui disposent encore d’un accès au crédit, n’hésitent plus à emprunter pour assumer ceux-ci.
Les choix du gouvernement auront été désastreux : désastreux pour les comptes sociaux, désastreux pour les Français qui voient les inégalités face à la santé s’accroître et ne comprennent plus rien au maquis tarifaire auquel ils sont confrontés. Nicolas Sarkozy est bien mal placé pour donner des leçons de rigueur budgétaire. Le rétablissement des comptes est une nécessité si l’on veut préserver la protection sociale française. Mais ce n’est pas en accroissant le reste à charge des Français que l’on y parviendra : il faut engager des réformes de structures.
Ces réformes de structures portées par les socialistes se déclinent ainsi :
– Renforcement de la prévention et la mise en place d’une politique de santé publique résolue.
– Transformation des modes de rémunération des professionnels de santé, afin de développer leur rémunération forfaitaire.
– Clarification des tarifs appliqués et stricte limitation des dépassements d’honoraires, source d’inflation des dépenses.
– Régulation de l’installation des professionnels sur le territoire : ceux-ci ne doivent plus être concentrés dans les zones les plus denses sur le plan médical.
– Instauration de transferts de compétences .