Ce qui vient de se passer en Italie doit en faire méditer plus d’un. Parfois en politique il y a des manœuvres et il arrive que leurs effets échappent à leur concepteur et que ça lui « pète à la gueule ».
Matteo Salvini vient d’en faire l’amère expérience et tous les républicains d’Europe doivent s’en réjouir.
Gonflé par les sondages, il n’a pas hésité à faire éclater la coalition qu’il formait avec le M5S, persuadé de remporter haut la main les prochaines élections législatives et d’avoir une majorité absolue pour gouverner l’Italie à sa guise.
Simplement il n’avait pas prévu le scénario le plus improbable, un renversement de coalition à l’initiative du Parti Démocrate (PG) s’alliant avec les M5S.
Ensemble, et bien que très éloigné l’un de l’autre, leur alliance est d’abord motivée par la nécessité de se débarrasser de Matteo Salvini. Après de difficiles tractations, un accord de gouvernement a été trouvé et le nouveau gouvernement a prêté serment jeudi.
Cette nouvelle coalition est un savant dosage entre le M5S et le parti démocrate qui, moins de deux ans après avoir perdu le pouvoir, s’est remis en selle.
Le 1er ministre, Giuseppe Conte eut plus de social, plus d’écologie et surtout négocier des marges de manœuvre budgétaires à Bruxelles. Au ministère de l’intérieur, Matteo Salvini est remplacé par une ministre Luciana Lamorgese grâce à laquelle on devrait arrêter de voir des bateaux de réfugiés d’ONG bloqués en mer et on reviendra à la situation antérieure lorsque l’Italie appliquait le droit international maritime.
Il faut bien comprendre que le M5S a accepté ce compromis pour éviter des élections anticipées tant que Matteo Salvini reste haut dans les sondages. La ligue aurait gagné, le parti démocrate aurait bien résisté et le M5S se serait écroulé. Ici leur leader Luigi Di Maio est ministre des affaires étrangères. Le PD contrôle quant à lui l’économie. Les deux partenaires ont intérêt à la réussite de ce gouvernement.
En attendant, la situation va se détendre en Europe après les incessantes provocations de Salvini qui, finalement, ont eu raison de lui-même.