L’homme qui a signé le décret d’abolition de l’esclavage s’appelait Victor Schœlcher.
Il est bon de rappeler en ce 172eme anniversaire qui était cet homme en faisant un peu d’histoire.
Dès 1831, après un voyage à Cuba, Schœlcher affirme dans la Revue de Paris que les esclaves sont des hommes donc sont libres de droit. En 1833, dans De l’esclavage et de la législation coloniale, il propose une libération progressive évitant les vengeances raciales et permettant aux esclaves d’acquérir l’autonomie économique et intellectuelle.
En avril 1847, la campagne de pétitions de la Société de morale chrétienne recueille 11 000 signatures.
À la fin de février 1848, pendant son voyage d’enquête au Sénégal, Schœlcher apprend la chute du roi Louis-Philippe. Il regagne Paris, contacte François Arago, ministre de la Marine et des Colonies, qui le nomme sous-secrétaire d’État chargé des colonies et des mesures relatives à l’esclavage.
Le 4 mars 1848, le décret, qui nomme Schœlcher, président de la commission d’abolition de l’esclavage chargée de préparer l’émancipation, est signé par le gouvernement provisoire de la toute jeune République. Le 5 mars, la commission voit le jour ; elle est présidée par Schœlcher. La commission tient sa première réunion le 6 mars, et le 27 avril, elle propose une série de douze décrets qui émancipent les esclaves (un article leur octroie le statut de citoyen, ils sont désormais appelés nouveaux citoyens ou nouveaux libres) et organisent l’avenir dans les colonies.
Ainsi près de 250 000 esclaves sont libérés (plus de 87 000 en Guadeloupe, près de 74 450 en Martinique, plus de 62 000 à La Réunion[12], 12 500 en Guyane, plus de 10 000 au Sénégal) d’après les demandes d’indemnisation présentées par les propriétaires. Badou Mandiang