Le dégagisme, cette nouvelle notion apparue avec l’élection d’Emmanuel Macron, puis de son armada de députés LREM venus de tous horizons se poursuit.
Les élections européennes avaient confirmé cette tendance avec la première place du Rassemblement National et la poussée d’EELV, achevant pouvait-on penser la dislocation du débat classique gauche droite.
Les élections municipales permettent de tirer un certain nombre d’enseignements.
Le PS a plutôt bien résisté, gardant Paris, Nantes, Lille et reprenant à la droite Nancy souvent avec des coalitions avec les écologistes. Même si les écologistes ont pris au PS Poitiers et Strasbourg, leur progression se fait surtout aux dépens de la droite. c’est le cas de Bordeaux, Lyon, Annecy. Demeure le cas particulier de Marseille qui n’est pas encore définitivement acquis à la gauche.
Ça a donc vraiment bougé à la tête des plus grosses villes de France. Que ce soit au niveau des étiquettes politiques, mais aussi et surtout du profil des nouveaux maires élus ou réélus dans les villes de plus de 100.000 habitants, on constate un renouvellement assez important par rapport aux équipes précédentes.
Trois ans après avoir semblait balayés par le « nouveau monde » promis par LREM, la balance penche désormais clairement à gauche dans les villes de plus 100.000 habitants. 57% sont tenues désormais par la gauche. Et si l’on ne regarde que les dix plus grandes, seules deux d’entre elles auront des maires de droite après ces élections municipales. Mais les équipes gagnantes sont souvent le reflets de coalitions agrégeant des militants de partis avec des personnes engagées dans le monde associatif assez loin des schémas classiques.
Enfin les électeurs et électrices ont utilisé un autre moyen pour continuer dans le dégagisme ambiant : les femmes. À l’issue des élections, cinq des dix plus grandes villes de France seront dirigées par des femmes. La plus inattendue, c’est sûrement Jeanne Barseghian à Strasbourg. À Paris, l’élection d’Anne Hidalgo était attendue tout comme celles de Johanna Rolland à Nantes ou celle de Martine Aubry à Lille. Il reste beaucoup de suspense à Marseille concernant la mairie mais la seule certitude, c’est qu’une femme sera à la tête de la ville.