C’est un véritable coup de théâtre qui vient de se produire dans l’affaire du Centre Costanzo. Nous avons pu découvrir en lisant notre quotidien régional que Christian Estrosi voulait sauver le Centre Costanzo !
Ce centre qui fut pendant près d’un siècle le dispensaire médical du quartier, doit être démoli pour faire place à un immeuble de 87 logements construit par le groupe Bouygues.
Depuis des mois, 18 pour être exact, la gauche se bat contre la démolition de ce centre auquel les riverains sont attachés et qui pourrait abriter un service public sans trop densifier le quartier. Le conseiller général Jacques Victor est particulièrement actif. J’ai, à plusieurs reprises, pris position publiquement contre cette démolition. Par ailleurs, deux élus du groupe Changer d’Ère au conseil municipal, Razak Fetnan et Michèle Matringe, participent très régulièrement aux actions montées par le comité de quartier.
Depuis 18 mois, Christian Estrosi, est resté sourd à toute cette mobilisation.
Que signifie cette volte-face? Comme tout le monde je m’en félicite. Mais je suis obligé de m’interroger.
Le Maire compare aujourd’hui le Centre Costanzo à la gare du Sud ou au Palais de l’Agriculture. Le découvre t-il maintenant? Un propos m’interpelle particulièrement. Le maire a dit, si l’on en croit le quotidien régional qui le cite : « Bouygues est une grande maison qui n’a pas intérêt à être au cœur d’un scandale ». A quel scandale fait-il allusion? Ou le permis de construire est légal et le Conseil d’État le dira ou il ne l’est pas et il sera annulé. Il s’agit d’un contentieux administratif à dimension politique, pas d’un scandale. Ou alors le maire a d’autres éléments.
Pourquoi le groupe Bouygues qui a acheté ce terrain à la fondation Lenval renoncerait-il à construire cet immeuble? Et qui a délivré le permis de construire déposé par Bouygues, si ce n’est le Maire, président de la communauté urbaine, et les services de la Mairie placés sous ses ordres !
Pourquoi a-t-il autorisé la délivrance de ce permis, si le Centre Costanzo présentait tout l’intérêt qu’il lui trouve aujourd’hui ? Il avait une arme absolue bien peu utilisée sauf pour d’obscures flatteries de l’électorat F.N. : la préemption. Et ce, d’autant qu’il le connait bien ce quartier de Riquier, à deux pas de la Place Garibaldi.
Et surtout, quelles sont les contreparties qui se négocient en ce moment entre le groupe Bouygues et Christian Estrosi ? Gageons que le groupe Bouygues n’y perdra pas ! Dans cette affaire, le Maire nous doit la transparence et pour l’instant, c’est loin d’être le cas !