Le Parti socialiste réuni en Bureau national a adopté le 12 juillet ses propositions pour réussir dans la solidarité et la justice la révolution de l’âge.
Le « grand chantier de la dépendance » lancé en février dernier par Nicolas Sarkozy a fait long feu. Les groupes de travail mis en place par le gouvernement ont montré que la prise en charge des personnes âgées est devenue insuffisante malgré la dernière grande avancée qu’a représenté la création de l’ APA par la gauche en 2001. Après ce quinquennat perdu à repousser de six mois en six mois une réforme nécessaire, le gouvernement annonce que les personnes en perte d’autonomie et leurs familles devront se contenter de quelques mesures financières limitées. Faute d’un renforcement de la solidarité, ceux qui en ont les moyens seront renvoyés vers les assurances privées. C’est un choix à la fois inefficace et injuste, et qui ne correspond pas au modèle social français.
Les choix de société – amélioration de l’accompagnement à domicile, développement de l’hébergement collectif, soutien aux aidants, etc … – sont renvoyés à plus tard.
Les socialistes considèrent cet attentisme dangereux parce que l’enjeu n’est pas seulement de vivre plus vieux, c’est aussi de vivre mieux.
Nous souhaitons, dès 2012, améliorer concrètement la compensation des incapacités tout au long de la vie et anticiper l’arrivée au grand âge des générations du baby boom. Pour cela, nous nous engageons à consacrer cinq milliards d’euros à l’horizon 2017-2020 pour construire un service public universel de l’autonomie, répondant aux besoins de tous et adapté à la situation de chacun. Ce dispositif plus lisible et égalitaire, articulé autour de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, dans le cadre de la Sécurité sociale, sera fondé sur une fiscalité progressive. François Hollande, hier à Nice, n’a pas caché que les prélèvement obligatoires risquaient encore d’augmenter compte tenu du poids de la dette, au moins le temps que revienne la croissance. Mais certains, les plus fragiles verront aussi leurs prélèvements baisser. Une fiscalité plus juste et centrée sur les grands enjeux de redistribution nationale, la dépendance en fait partie. Voilà ce qui nous attend.
Le financement paritaire de l’ APA entre l’ Etat et les conseils généraux sera assuré. Nous nous appuierons sur l’expertise de ces derniers en matière d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie.
Il ne s’agit pas seulement pour nous de poser une équation financière, mais d’assurer l’inclusion de tous dans la cité en repensant les politiques de logement, d’aménagement du territoire, de transport, de santé et les services publics à l’aune de ce nouvel enjeu qu’est l’avancée en âge. Nous proposerons une loi pluriannuelle sur l’avancée en âge au 1er semestre 2012.
Ces aménagements, loin de représenter des coûts, sont au contraire des vecteurs de croissance et de création d’emplois. Nos aînés s’investissent massivement dans la vie sociale par le bénévolat, l’engagement associatif ou encore, l’entraide familiale. Il est indispensable d’ assurer une prise en charge publique et solidaire de leurs incapacités lorsque celles-ci surviennent.